Inspirée par la nature, Pascale Girardin

Dans le monde du design et de l’art, la céramique a longtemps été considérée comme un art mineur. Depuis ses débuts, l’artiste murale Pascale Girardin contribue à faire changer les mentalités. Si l’on en juge par ses projets d’hôtel à Shanghai, de restaurant à Las Vegas ou encore de mythique magasin à New York, elle peut enfin crier victoire !

Le langage que j’utilisais il y a 20 ans est beaucoup plus accepté maintenant. J’ai déclaré que 2019 était l’année de la main. Il y a un engouement pour le savoir-faire manuel, particulièrement chez les jeunes. Ils découvrent qu’ils peuvent faire autre chose avec leurs doigts que de les faire glisser sur une surface vitreuse et d’envoyer des textos.

Ce sont les rencontres avec les architectes d’intérieur qui t’ont permis d’évoluer et même de te dépasser ?

Oui absolument ! Jean-Pierre Viau a été le premier au Québec à me faire confiance, puis la grande firme de Toronto Yabu Pushelberg, pour de petits projets et par la suite, de plus grands. Comme le China Grill à Chicago et le restaurant Finn dans le casino The Mirage à Las Vegas, qui fut véritablement mon coup d’envoi. 200 pieds carrés de tuiles superposées, donc 600 pieds carrés au total en les étalant. Une expérience assez rocambolesque. Heureusement, j’ai aujourd’hui une chargée de projets.

Quel projet a représenté le plus grand défi ?

Je dirais que c’est l’hôtel Four Seasons de Montréal, particulièrement au niveau de l’ingénierie. Le défi était d’habiter un espace à l’intérieur de l’immeuble, qui est un atrium à ciel ouvert répandantde la lumière sur les passages menant aux chambres, réparties sur 16 étages. J’ai donc imaginé une tombée de pétales de fleurs pour souligner les saisons de Montréal.

Tu n’as pas perdu cet esprit de t’émerveiller ?

C’est toujours présent. Probablement parce que l’argile nous réserve toujours des surprises après la cuisson. Rien n’est révélé avant le passage dans le feu.